Inondations au Sénégal : Les sinistrés crient leur ras-le-bol

2 septembre 2012

Inondations au Sénégal : Les sinistrés crient leur ras-le-bol


Les sinistrés des inondations recasés dans les écoles ne sont pas souvent dans de très bonnes contions. A l’école Hlm Grand Yoff par exemple, les sinistrés vivent le calvaire, malgré l’aide apportée par certaines bonnes volontés et associations.

C’est une école sans porte avec seulement un mur de clôture qui nous accueille ce samedi 01 Septembre. Il est 14 heures, le soleil est au zénith. Un groupe de jeunes volontaires ( #sunucause) prend des photos à côté de jeunes enfants qui jouent dans la cour de l’école. De l’autre côté, juste à l’entrée, des femmes s’affairent aux préparatifs du repas qui sera servi aux sinistrés des inondations logés dans l’école des Hlm grand Yoff, dans la proche banlieue dakaroise. L’ambiance est plus au moins relax à cause du vent chaud qui souffle et les cris stridents des enfants. Après quelques pas, un jeune sinistré nous interpelle : « Bonjour !!! vous êtes journaliste ? ». Sans nous laisser le temps de répondre, il entame son récit.

« Dans cette école, la situation n’est pas des meilleures. On se débrouille, mais ce n’est pas facile. Ici, il y a beaucoup d’enfants qui ont été contaminés par les eaux stagnantes et polluantes et, jusqu’à présent, ils n’ont pas été soignés. Juste quelques médicaments et cela ne suffit pas », explique le jeune qui se précipite pour nous montrer un enfant malade.

« C’est mon fils ! Depuis trois jours, il est malade. Les responsables du centre m’ont donné quelques médicaments qui ne servent pas à grand-chose », se désole la maman. Selon elle, c’est bien d’être relogé, mais « la situation est très difficile : certains n’ont pas encore de matelas, ni de moustiquaires, sans compter l’eau qui fait défaut… Vraiment, les problèmes sont nombreux. L’Etat doit encore redoubler d’efforts », poursuit la dame, entourée d’un groupe d’enfants qui se chamaillent pour des habits. « Vous voyez ce lot d’habits par terre !!! (Elle nous montre d’un air désolé un morceau de tissu) C’est moi qui l’ai fait, car je ne peux pas comprendre que des gens qui se disent être de bonne foi puissent nous envoyer des habits de si mauvaise qualité. Nous sommes des sinistrés, certes, mais les gens doivent nous respecter », lance une autre dame.

« Pas de commentaires, nous voulons du concret »

Après l’école, direction le quartier Arafat de Grand Yoff, envahi par les eaux de pluie. Ici, le décor n’a pas beaucoup changé. L’eau stagne toujours dans les lieux. Dans certaines maisons abandonnées, l’eau n’a toujours pas été évacuée. De ce fait, elle est nauséabonde et dangereuse pour la santé des populations des alentours. « Nous sommes très fatigués. Depuis que certains ont rejoint les zones de recasement, rien n’est encore fait. Rien n’a changé », se désole un jeune du quartier.

« Maintenant, on en a marre de commentaires, nous voulons des actes concrets. Des gens viennent ici chaque jour pour prendre des notes, mais à la fin ils ne font rien », poursuit le jeune sinistré qui daigne nous servir quand même de guide. Selon lui, certains habitants vivent toujours dans les eaux polluées, car ne voulant pas rejoindre les zones de recasement. « Ici, la situation est compliquée, mais nous ne voulons pas aller dans les écoles pour souffrir encore. On préfère rester ici en attendant de l’aide », explique une dame qui nous interpelle en cours de route.

Au quartier Arafat, presque tout a été détruit. Des restes de matelas, des couvertures, des frigos sont jetés devant les maisons envahies par les eaux. Certains, qui ont les moyens, réfectionnent leurs maisons, d’autres essaient encore de sauver meubles et matériels épargnés par les fortes pluies. Le quartier est toujours sous les eaux en attendant le plan Orsec déclenché par le gouvernement du Sénégal.

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