Prisonniers De Luxe : La Hantise De La « maladie » De L’incarcération

Article : Prisonniers De Luxe : La Hantise De La « maladie » De L’incarcération
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5 mai 2013

Prisonniers De Luxe : La Hantise De La « maladie » De L’incarcération

urgence-hopital
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La prison , la prison, la prison rien que la Prison……

Chez eux, ce mot est synonyme de Lucifer, point de divergence qui les consume telles les ailes de l’enfer. Placés sous la coupe de Dame justice, ils résistent pour quelques jours avant de faire du « Dieuferou » ou  plonger dans ce qui s’apparente à un exorcisme fatal. Une pratique ancienne de nos ancêtres, qui faisaient avouer les sorciers ou démons du village. Souvent, ces derniers s’adonnaient à des révélations fracassantes sur leur « mode opératoire » ou méthodes mystiques d’envoûtement. Des nuits ensanglantées par le festin des sorciers qui se partagent le pied ou le bras d’un jeune innocent, capturé par les esprits maléfiques.

Ah ! Ces prisonniers de luxe sénégalais ! Qu’ils sont malades !!! Parlez-leur de la prison, de la Mac (maison d’arrêt et de correction) et vous réveillez en eux les démons de la maladie. Dans ce cercle vicieux de prisonniers de luxe capturés dans le cadre des enquêtes des biens mal acquis, vit un démon qui s’appelle Cancer, hypertension, problème cardiaque, entre autres. Ce démon ou  » Djiné Mac-mouna » se réveille en eux seulement lorsque le chemin qui mène vers « Rebeuss » est imminent, réel, vécu et soutenu par des révélations fracassantes, convaincus sont-ils, que les carottes sont cuites. Ils palpitent de l’intérieur, se cachent derrière des prête-noms pour faire appel à un ange blanc capable de les sauver du mal « bien acquis ».

Dans leur monde paradisiaque, loin de la justice où tout est bien-bien, le démon s’endort. Comme un lion affamé, ils (les prisonniers de luxe) se métamorphosent et guettent leurs proies. Gare aux pauvres Goorgoolu qui ne pensent qu’à la dépense quotidienne. Ils tapent sur votre dos. Ils vous nourrissent et vous tuent à petit feu. Ce sont eux qui, comme des pigeons, voyagent en jet privé, occupent les hôtels les plus chers, roulent en 4×4, font du gré a gré, gaspillent les deniers de l’Etat, s’amusent avec l’argent du contribuable.

Dans leur monde, la vie est belle. Ils ont un pouvoir extraordinaire, l’avoir, parfois adossé au savoir. Des lobbies, des francs-mâcons et même des athées vivent dans leur terroir. Comme dans le film de Matrix, ils sont en avance de 300 ans sur la vie du Sénégalais lamba. Pauvre de lui… Sénégalais impuissant.

Son seul combat est de pouvoir rêver sans crainte d’être capturé par ce démon tentaculaire du monde des opportunistes, des affaires ethnocentriques, bref de l’autre monde des nantis.

Toutefois, il ne faut pas les envier puisqu’on connait leur point faible… LA PRISON.

L’exorcisme de ces prisonniers de luxe se trouve entre les mains d’un médecin impuissant. Sûrement capturé également par les démons libres qui se cachent  dans le monde des hommes innocents.

Ils crient au secours quand le monde carcéral ronge leur cœur perdu entre quatre murs. Ils étouffent de douleurs et de regrets. Impuissants de voir que leur butin traîne dans les plus grandes banques du monde, ils redeviennent « normaux ». Le secours ne se font pas attendre durant ces moments d’agonie.

Monsieur Tel est gravement malade, il faut l’évacuer à l’hôpital au plus vite. Il a le cancer et est diabétique. Son état de santé ne lui permet pas de rester dans ce milieu carcéral ! Ho!! Les avocats du diable… Comme si, il y a dans ce monde, des anges taillés sur mesure pour supporter les conditions carcérales.

C’est donc aujourd’hui qu’il se soucie de sa maladie. Teuss ! Et pourtant des gens honnêtes croupissent depuis des années dans ce monde carcéral, sans appui, ni soutien, ni traitement. Ils meurent tranquillement en prison dans des conditions atroces, dans l’anonymat total. Et on n’en parle pas. On ne se soucie même pas de leur existence. Et Alors? On voudrait faire la différence entre un prison de luxe et un prisonnier simple.

Ah ! si les « panguoles » de nos ancêtres sérères pouvaient les entendre ! Ils comprendront qu’ils sont de simples mortels bercés par une fortune impropre. Ils ne sont pas plus intelligents que le jeune talibé qui chauffe ses méninges à la recherche d’une pièce de monnaie pour rendre heureux son marabout qui l’attend avec une chicotte. Il ne sont pas non plus, plus important que le mendiant qui quémande dans la rue. Au moins lui, il a la dignité et le pouvoir de prouver sans peur l’origine de son argent. Prisonniers de Luxe, ressaisissez-vous ! Dans ce monde tout n’est pas infini. Chacun son tour chez le coiffeur.

Vous n’êtes que de simples créatures de Dieu, au cas où vous l’auriez oublié. Au jugement dernier, on ne fera pas de distinction entre le riche et le pauvre. Comme le dit un adage Wolof. Pas besoin de se bousculer pour regarder le ciel. A méditer!

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