Basile Niane

Inondations au Sénégal : Les sinistrés crient leur ras-le-bol


Les sinistrés des inondations recasés dans les écoles ne sont pas souvent dans de très bonnes contions. A l’école Hlm Grand Yoff par exemple, les sinistrés vivent le calvaire, malgré l’aide apportée par certaines bonnes volontés et associations.

C’est une école sans porte avec seulement un mur de clôture qui nous accueille ce samedi 01 Septembre. Il est 14 heures, le soleil est au zénith. Un groupe de jeunes volontaires ( #sunucause) prend des photos à côté de jeunes enfants qui jouent dans la cour de l’école. De l’autre côté, juste à l’entrée, des femmes s’affairent aux préparatifs du repas qui sera servi aux sinistrés des inondations logés dans l’école des Hlm grand Yoff, dans la proche banlieue dakaroise. L’ambiance est plus au moins relax à cause du vent chaud qui souffle et les cris stridents des enfants. Après quelques pas, un jeune sinistré nous interpelle : « Bonjour !!! vous êtes journaliste ? ». Sans nous laisser le temps de répondre, il entame son récit.

« Dans cette école, la situation n’est pas des meilleures. On se débrouille, mais ce n’est pas facile. Ici, il y a beaucoup d’enfants qui ont été contaminés par les eaux stagnantes et polluantes et, jusqu’à présent, ils n’ont pas été soignés. Juste quelques médicaments et cela ne suffit pas », explique le jeune qui se précipite pour nous montrer un enfant malade.

« C’est mon fils ! Depuis trois jours, il est malade. Les responsables du centre m’ont donné quelques médicaments qui ne servent pas à grand-chose », se désole la maman. Selon elle, c’est bien d’être relogé, mais « la situation est très difficile : certains n’ont pas encore de matelas, ni de moustiquaires, sans compter l’eau qui fait défaut… Vraiment, les problèmes sont nombreux. L’Etat doit encore redoubler d’efforts », poursuit la dame, entourée d’un groupe d’enfants qui se chamaillent pour des habits. « Vous voyez ce lot d’habits par terre !!! (Elle nous montre d’un air désolé un morceau de tissu) C’est moi qui l’ai fait, car je ne peux pas comprendre que des gens qui se disent être de bonne foi puissent nous envoyer des habits de si mauvaise qualité. Nous sommes des sinistrés, certes, mais les gens doivent nous respecter », lance une autre dame.

« Pas de commentaires, nous voulons du concret »

Après l’école, direction le quartier Arafat de Grand Yoff, envahi par les eaux de pluie. Ici, le décor n’a pas beaucoup changé. L’eau stagne toujours dans les lieux. Dans certaines maisons abandonnées, l’eau n’a toujours pas été évacuée. De ce fait, elle est nauséabonde et dangereuse pour la santé des populations des alentours. « Nous sommes très fatigués. Depuis que certains ont rejoint les zones de recasement, rien n’est encore fait. Rien n’a changé », se désole un jeune du quartier.

« Maintenant, on en a marre de commentaires, nous voulons des actes concrets. Des gens viennent ici chaque jour pour prendre des notes, mais à la fin ils ne font rien », poursuit le jeune sinistré qui daigne nous servir quand même de guide. Selon lui, certains habitants vivent toujours dans les eaux polluées, car ne voulant pas rejoindre les zones de recasement. « Ici, la situation est compliquée, mais nous ne voulons pas aller dans les écoles pour souffrir encore. On préfère rester ici en attendant de l’aide », explique une dame qui nous interpelle en cours de route.

Au quartier Arafat, presque tout a été détruit. Des restes de matelas, des couvertures, des frigos sont jetés devant les maisons envahies par les eaux. Certains, qui ont les moyens, réfectionnent leurs maisons, d’autres essaient encore de sauver meubles et matériels épargnés par les fortes pluies. Le quartier est toujours sous les eaux en attendant le plan Orsec déclenché par le gouvernement du Sénégal.


« Au cœur des Inondations » : Grand reportage… Dakar sous les eaux

Les fortes pluies qui se sont abattues dans la capitale sénégalaise ont fait des morts et  causé beaucoup  de dégâts materiels . Au total,  10 personnes ont perdu la vie dans les inondations. Selon la presse, « deux (2) morts ont été enregistrés à Grand Yoff, un bébé de sept (7) mois a perdu la vie à Grand Médine, suite à l’effondrement d’un mur alors que sa maman s’en est sortie avec des blessures. Dans le département de Rufisque (banlieue Dakaroise) , un talibé est mort noyé dans les eaux stagnantes sans compter les 6 personnes tuées dans l’affaissement d’une maison à Hann-village.

Ce bilan macabre m’a poussé à faire un tour dans certains quartiers de la ville pour faire le constant. Il m’était un peu difficile d’aller  dans la  vraie banlieue à cause de l’état des routes mais surtout des embouteillages. Mais par chance, j’ai rencontré la mère qui a perdu son bébé de 8 mois dans les eaux dans le quartier Grand Medine.

Ce grand reportage a été filmé par un smarthpohne. Mon objectif ici est de faire comprendre aux blogueurs qu’avec un simple téléphone portable on peut informer et changer le monde. Ceci n’est que le début   d’autres reportages « au cœur des inondations » vous seront servis.


Portrait : Anna Gueye, la femme aux 145.000 tweets

Derrière son profil, se cache la photo d’une jeune fille au visage innocent. Habillée d’une robe blanche avec des tresses à l’Africaine, cette Anna « miniature » clignote presque chaque seconde sur mon Pc pour m’annoncer un nouveau tweet. Cette blogueuse très spéciale qui « n’aime pas trop  se dévoiler » m’a séduit dès notre premier contact sur le réseau de microblogging. Anna Gueye est une femme qui ne quitte jamais la planète de la Twittosphère.

Une véritable bête de la curation de contenus

Suivre Anna Gueye sur Twitter, c’est avoir une bibliothèque d’informations. Elle compte à son actif (tenez-vous bien) plus de 145.000 tweets. Qui dit mieux ? Si Andy Carvin se considère comme le « Twitter-journaliste » des révolutions arabes, je dirai, tout simplement, qu’il est loin de se positionner devant Anna Gueye que je considère, sans me tromper, comme la « twitteuse citoyenne » de la révolution mondiale dans la mesure où, elle a participé à toutes les révolutions 2.0.

Du Sénégal, au Mali, en passant par la Cote d’ivoire, la Syrie, les Pays Bas, ect… Ses tweets traversent les frontières pour informer tout un réseau d’internautes. Sur son fil d’actus, elle canalise, analyse, recherche les bonnes infos. Avec son réseau de plus de 5000 abonnés, être retweeté par cette blogueuse devient un honneur. Mais ce fait est loin d’être facile car Anna observe bien ses followers avant de se lancer. Tantôt c’est une discussion, tantôt un DM, le tout dans une ambiance très amicale.

Une blogueuse multicolore

Originaire du Sénégal, pays de la Teranga (son papa est sénégalais), cette femme que je compare à un « Lucky luck avec son ombre », ne quitte presque pas son ordinateur ou son Smartphone. Son amour pour le réseau social est une longue histoire. Sur le site de global voices, elle se présente comme étant une femme très curieuse :

“Je suis quelqu’un d’extrêmement curieux ; curiosité en partie assouvie par les traductions et/ou revues de blogs que je fais sur les revues de blogs qu’il m’arrive de faire pour le site en Anglais » explique-t-elle.

Traductrice free-lance (Anglais Français), Anna est auteur de plusieurs articles sur le web.” je vous propose ici, la liste d’articles

Symbole de la diversité culturelle. Anna a passé son adolescence en Éthiopie « J’habite aux Pays-Bas (j’en suis à ma 12ème ville, dans mon 8ème pays) : mon enfant est né aux USA d’un père français aux origines italo-siciliennes et d’une mère (moi) née en Bretagne d’un père sénégalais et d’une mère 1/2 guinéenne. Ma maman à moi est née en Guinée, d’un père de Guinée-Bissau. (cela fait 5 pays )» dit-elle sur le site de global voices où elle bosse à ses heures perdues.

Encore un signal sur mon Pc. Anna Gueye a surement reçu mon message. Comme toujours son tweet fera le tour du monde.


Sénégal: Supprimer la bourse d’un étudiant, c’est réveiller un « démon » qui dort

C’est l’erreur qu’il ne faudra pas faire pour un nouveau président qui vient juste de s’assoir sur le trône. Comme dit l’adage « On ne réveille pas un démon qui dort ». En voulant supprimer la généralisation des bourses et aides des étudiants, le nouveau gouvernement de Macky Sall risque d’entamer un combat de force avec ceux qui ont lutté pour son élection à la tête du pays.

Toucher aux étudiants en ces moments très tendus est synonyme d’un suicide politique pour un président qui souhaiterait, tout simplement, durer sur son fauteuil. Le milieu estudiantin est très complexe. Il a vu naitre des cas sociaux inimaginables. C’est une bombe sociale qui n’a pas de limites, un plat chaud difficile à avaler. La preuve, il suffit simplement d’une grève des étudiants pour faire basculer le système éducatif.
Le cadeau que l’ancien président Wade a offert aux étudiants ne doit pas être gaspillé pour des raisons de rationalisation des dépenses dans le secteur de l’éducation comme le soutient une certaine presse.

L’état du Sénégal peut bel et bien trouver d’autres fonds pour régler le problème de l’éducation sans pour autant toucher à « l’or » des étudiants. La suppression des bourses ou aides est synonyme d’une privatisation de la vie sociale des étudiants, dans la mesure où beaucoup d’entre eux tirent le diable par la queue. Même avec une bourse de 36.000 FCFA par mois ou une aide de 60.000 FCFA l’année, les étudiants sont confrontés à d’énormes difficultés pour assurer les trois repas.

« Il n’a jamais été question de suppression de bourses »

Cette information ne semble pas faire l’unanimité au sein du gouvernement. Selon certains medias, c’est le ministre de l’Enseignement supérieur, Serigne Mbaye Thiam, qui avait donné l’information. Mais d’après la ministre d’état Marieme Badiane « il n’a jamais été question d’une quelconque suppression de bourse »
« Le président Macky Sall n’a jamais dit qu’il y aura une suppression de bourse à l’université. C’est une fausse information. » soutient la ministre avant de poursuivre que « l’ambition du président est de fournir de meilleures conditions de vie aux étudiants mais pas de supprimer des bourses comme annoncée dans la presse »

Quoi qu’il en soit, le président Macky Sall a été une fois à l’université et connait bien les réalités estudiantines. Il serait bien d’enterrer ce débat et essayer de réfléchir sur comment améliorer les conditions de vie des futurs dirigeants qui vivent le calvaire.


On est le 18 juillet et Alors ?

Si vous êtes nés entre le 17 juillet et le 18 juillet vous êtes un Marabout ou un Prédicateur. Ce jour, Il y aura un crash d’avion au sein de l’Université de Dakar au Sénégal…. Donc vous êtes avertis…parole de voyantes. De qui se moque-t-on ?

Franchement, ce qui se passe au Sénégal est alarmant, je dirai même que c’est pathétique. Depuis un certain temps, la presse nous bombarde avec des prédictions « non fondées » de certains marabouts ou charlatans qui se prennent pour des petits Dieux. Toutes paroles sorties de leurs bouches sont vite avalées par certains sénégalais qui y croient sans avoir vu. La preuve, une divination d’un crash d’avion au sein de l’université de Dakar a installé une peur bleue au niveau du temple du savoir. Certains étudiants et professeurs ont préféré ne pas se rendre à l’université, comme si la « faucheuse » prévient quand elle frappe à votre porte.

Mon Dieu !!!! Quand est ce que les Sénégalais vont dépasser ses futilités et ouvrir leurs yeux pour voir la vie autrement ?


Vous imaginez dans un pays qui se respecte, voir un citoyen se lever un bon jour et dire qu’il y aura un crash d’avion ? S’il le fait, ses allégations doivent pouvoir être considérées comme un trouble à l’ordre public synonyme d’une arrestation pure et simple. Les déclencheurs de ses rumeurs devraient être convoqués et arrêtés puisqu’ils ont suscité une panique qui aurait pu mal tourner !!

Mais puisque dans notre cher pays, la croyance en Dieu n’existe plus, il est très facile d’être un marabout, voyant ou guérisseur. Le mysticisme a atteint son paroxysme.
Il suffit juste d’appeler la presse pour aussitôt avoir une tribune pour prédire la victoire du Sénégal pour un match de football ou un combat de lutte, pour être la personne qui sauve. En réalité, le sénégalais a toujours cru et croit de plus en plus aux marabouts qu’au Tout Puissant.
« Aussi haut que l’on monte, on finira tous par des cendres » disait l’autre. Alors, à quoi bon se laisser embrigader par des prédictions dans un pays de croyants comme le Sénégal ?
Ceci dit, des mesures draconiennes devraient être prises pour limiter les dégâts. Chacun est libre de dire ce qu’il voit et croit, mais l’étaler sur la voie publique devient une faute grave.