Exposition : Alioune Diop, l’homme au Grand cerveau

26 avril 2011

Exposition : Alioune Diop, l’homme au Grand cerveau

“Tout m’attirait en lui, son élégance naturelle, sa générosité, sa double culture, sa volonté patiente qui ne redoutait ni les obstacles ni les défis: être catholique bien que fils de lettré musulman, parlé des communautés séparées par les différences, l’inégalité et les discriminations. Nous avons discuté chaque soir et il fut mon instituteur” ; J’ai lu cette phrase collée sur un coin du mur de la bibliothèque de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, alors que j’étais de passage au temple du savoir.

 

J’ai entendu une voix “franchiser” des témoignages sur un homme de culture…. et enfin des photos en noir et blanc témoin des années 90.

De loin une banderole rougeâtre accrochée à l’entrée de la BU m’annonce la devinette : « Présence Africaine » avec un grand logo du masque ‘Dogon’. J’ai compris alors qu’il s’agissait d’un grand homme de la culture Africaine…. Alioune Diop, l’homme au grand cerveau, fondateur de la maison d’édition « Présence Africaine », creuset de l’émancipation.

Une grande photo était affichée à l’entrée de la BU. La vie de l’homme est retracée par de petites photos, de son enfance à sa carrière professionnelle en passant par ses années de gloire, les archives parlent comme cette photo de sa carte de presse des « années 70 ».

Je sentais sa présence. L’intelligentsia Africaine était en face de moi. L’homme qui était plus soucieux d’accoucher les autres que de produire une œuvre personnelle ambitieuse m’emporte à travers cette vidéo qui me parlait, ces écritures qui bougeaient et dansaient à chaque fois qu’un étudiant franchissaient le seuil de la bibliothèque

Je prenais tout mon temps pour contempler tous ces archives. Les écrits du Mongo Beti et d’Aimé Césaire me plongèrent dans un souvenir profond. Je me rappelle alors des poèmes de son ami David Diop, frère de sa bien-aimée Yande Christine Diop.L’Afrique se réveille et danse dans ma tête alors que j’étais emporté par les vagues des mots forts de la savane ancestrale.

J’ai vu « Niam N’goura ou les besoins d’être de présence Africaine », le premier numéro de la revue parue en 1947 ainsi que les images du premier festival mondial des arts negres qui s’est tenu à Dakar en 1966, du festival d’Alger de 1969 et de celui de Lagos de 1977.

Le Socrate noir comme le disait Senghor aurait fêté ses 101 ans cette année (10 janvier 1910 – 2mai 1980), hélas il n’est pas là mais, il a laissé derrière lui des écrits qui demeurent à jamais pour la génération future.

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