Bourgigate : une bombe au cœur du Palais

16 septembre 2011

Bourgigate : une bombe au cœur du Palais

J’ignore si vous êtes au courant de ce qui pourrait désormais être nommé Le « Bourgigate ». En tous cas au Sénégal, mon pays, la presse à fait de cette affaire ses choux gras. Cette rocambolesque histoire de sous taraude, très certainement l’esprit de ce qui me sert de Président de la République : Abdoulaye Wade.

Robert Bourgi a attendu la date du 11 septembre commémorant les attentats aux Etats Unis pour lancer des bombes à la manière d’Al Qaida sur le palais de la république du Sénégal. Après l’affaire « tonton Bourgi » où le fils du Président Wade, Karim, aurait demandé l’intervention des Forces Françaises cantonnées à Dakar pour sauver « le soldat Sénégal » lors des violentes émeutes du 23 juin 2011, Robert Bourgi, avocat Franco-Sénégalais d’origine Libanaise et conseiller officieux de Nicolas Sarkozy pour l’Afrique, remue le couteau là où la plaie fait le plus mal.

Bourgi s’est encore attaqué à la famille Wade en annonçant dans une interview exclusive accordée au JDD (Le Journal Du Dimanche, un hebdomadaire Français) que le président de tous les sénégalais ainsi que d’autres Chefs d’Etat Africains ont financé la campagne électorale de Jacques Chirac en 2002. Mon Président aurait, ainsi, remis pas moins de 500 millions de francs CFA à l’ancien président Français par l’intermédiaire de son fils Karim Wade, « ministre du ciel et de la terre » et via Dominique de Villepin alors Ministre de Chirac et aujourd’hui grand rival de Nicolas Sarkozy.

Dès éclatement de la bombe, le palais présidentiel a explosé. Les ministres et autres proches de Wade ont cherché vaille que vaille à riposter. Wade donne alors le feu vert à son porte-parole qui lance la riposte. « Tout ce qu’il a dit, en tout cas en ce qui concerne le Sénégal, c’est faux, archi-faux, totalement faux, dénué de tout fondement » a réagi Serigne Mbacké Ndiaye, mettant ainsi en doute la parole de cet avocat, réputé héritier de Jacques Foccart le Baron de la Françafrique.

Sorti des gravas de l’effet de la bombe du Bourgigate, Karim Wade décide aussi de riposter en portant plainte contre Bourgi pour laver son honneur. « Depuis le mois de juillet Robert Bourgi s’est dressé contre ma personne  » a dit le fils de Wade qui a recruté un pool d’avocats pour trainer en justice ses nouveaux ennemis.

De qui se moquent-ils ? Si l’on sait qu’au Sénégal, c’est un secret de polichinelle que de dire que la corruption, le détournement et le gaspillage de deniers publics sont monnaie courante. Pendant ce temps l’opposition, elle, cherche à y voir plus clair en demandant au président Wade d’apporter une réponse publique à cette Affaire.

Mais le problème ne se situe pas là, à mon humble avis. Aujourd’hui, le Sénégalais veut simplement comprendre le pourquoi. Pourquoi son président a t-il le toupet de remettre des sous à un autre plus riche que lui au moment où son peuple n’est pas loin de la famine. Au moment où les populations sont plongées dans le noir à cause des délestages, ces rationnements de la fourniture en énergie électrique.
L’africain veut comprendre pourquoi on gaspille son argent au moment où des enfants meurent de faim à la corne de l’Afrique. C’est cela qui mérite réflexion et discussion. Tout le monde connait la culture de la mallette. Même si Bourgi est considéré comme un manipulateur, la situation est alarmante pour un pays qui se respecte.

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