Rio+20 ou Rio-20 ? : Ce que je retiens du sommet

26 juin 2012

Rio+20 ou Rio-20 ? : Ce que je retiens du sommet

Après plus d’une semaine  à Rio de Janeiro, au Brésil, dans le cadre de la conférence internationale des Nations Unies sur le développement durable, place maintenant au bilan de ce rassemblement dit-on des « experts du développement durable ». Dois-je  dire réellement que je fais le bilan ? Parce que sincèrement, Rio+20 n’a été qu’une découverte du Brésil, un pays que j’ai toujours adoré.

A part cela, je n’ai rien à rajouter, sinon un regroupement de plusieurs Chefs d’Etats et de gouvernements venus papoter autour de différentes questions.

Ma mission a été de donner la parole aux Africains à travers une plateforme de L’institut Panos (Flamme d’Afrique). Une équipe de blogueurs et journalistes venue de différents coins du continent a bossé très dur durant la conférence pour avoir l’avis des Africains présents au sommet des peuples et de la conférence des nations unies. Mais J’ai eu l’impression d’entendre les mêmes mots, les mêmes phrases du genre « Nous sommes là pour participer aux discussions pour trouver des solutions et imposer notre vision… et patati et patata. »

Un discours qui ne représente pas grand-chose pour les leaders présents au Sommet. L’hypocrisie s’est étendue partout, même les sommets de Chefs d’Etats ne sont pas épargnés.Ils disent que R+20 est le processus d’une rencontre qui a avorté en 1992.  Pourquoi donc avoir attendu plus de 20 ans pour rediscuter de ces mêmes questions de développement durable ? Ce qui est grave est que tous les leaders et hommes politiques qui étaient présents au Brésil savent parfaitement que ce rassemblement n’allait pas aboutir, mais puisqu’il fallait utiliser « notre argent » pour justifier des budgets, tous les moyens étaient bons.

Les manifestants du sommet des peuples ont été marginalisés mais au moins ils ont pu clamer leur déception pendant les trois jours du sommet, dénonçant l’ « échec » et le manque d’ambition de Rio+20.

 A quoi ça sert de parler devant une personne qui ne veut pas t’entendre, une personne qui fait la sourde oreille ?

L’argent qui a été gaspillé  lors de ce sommet pouvait servir à autre chose. Lutter contre la famine dans les pays pauvres, par exemple. Combien de personnes meurent chaque année  de mal nutrition ou de pauvreté, l’éducation, la sante… et la liste est loin d’être exhaustive.

Le document final proposé par les chefs d’états et de gouvernement ne servira à rien car des questions essentielles qui intéressent  surtout les pays pauvres n’ont pas été évoquées. De ce fait la situation reste la même.

Le seul bon côté du sommet  a été la décision de lancer des « Objectifs du développement durable » (ODD) sur le modèle de ceux du Millénaire adoptés en 2000 par l’ONU. Leursdéfinitions sont, toutefois, laissées à un groupe de travail qui devra faire ses propositions en 2013, pour une mise en place à partir de 2015

Je me rappelle encore de la voix de cette candidate Europe Écologie « Les Verts » à l’élection présidentielle de 2012  qui a pris la parole pour dénoncer les agissements mal seins de certains pays riches qui se cachent derrière des projets de financements innovants pour ruiner les pays pauvres. Eva Joly,  j’ai d’ailleurs bien retenu son nom, a clairement dit lors d’un panel sur les financements innovants que plus de 1000 milliards de dollars sont volés aux pays pauvres. « Il s’agit d’un system mal sein, dur à arrêter, qui pille l’Afrique » dira l’Eurodéputée, présidente de la commission développement durable au Parlement Européen.

Aujourd’hui il urge pour les pays pauvres de réagir d’une manière déterminée, que l’acte remplace la parole. L’Afrique ne doit  plus se limiter aux théories. Il faut maintenant réagir, pendant qu’il est encore temps.

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