Basile Niane

Ma lettre au Père Noël sénégalais

Bonjour Papa Noël :

En ce jour de noël (votre jour préféré) et du nouvel an qui sera célébré dans quelques jours, Je voulais simplement vous dire que, quand vous descendrez du ciel avec vos jouets , n’oubliez pas mon cadeau. Je veux de l’électricité !!! Rien que de l’électricité !!!

La SENELEC  nous électrocute  chaque jour

Papa Noel, l’électricité est un vrai problème dans mon pays. Malgré plus de 500 milliards de F CFA qui auraient été injectés dans la SENELEC, la Société Nationale d’Electricité ne parvient toujours pas à offrir aux usagers un service digne et satisfaisant et continue de plonger mon pays dans l’obscurité et l’insécurité la plus totale. Tous les secteurs de l’économie, tous les ménages sont touchés, aucun Sénégalais n’est épargné, même ta ville préférée de Ziguinchor est touchée. Les hôpitaux sont souvent délestés. Il y a quelques mois, trois enfants prématurés sont morts dans les crèches, suite à ces longues coupures. Je vous présente toutes mes condoléances.

Une autorité m’a dit que la SENELEC rencontre d’énormes difficultés pour produire de l’électricité à cause des problèmes de trésorerie, la vétusté de ses installations. Mais je n’y crois pas car à la fin du mois je paie une facture très salée.

Papa Noël si des mesures radicales ne sont pas prises dans l’immédiat pour régler définitivement le problème de l’électricité dans mon pays, toute notre économie s’effondrera, notre système de santé sera paralysé, sans oublier d’autres conséquences prévisibles, comme l’isolement de mon pays, que continueront de fuir les investisseurs. Et vous n’aurez plus de mes nouvelles.

Présidentielle de 2012, Grand-Pére veut encore être président

Il y a une grande polémique autour de mon grand- père, le président de la République. Il veut malgré son âge briquer un troisième mandat aux élections de 2012, ce que son fils « spirituel » ne veut pas entendre. Selon le fils, la candidature de grand père est irrecevable. Je pense que mon grand Père est atteint de sénilité, il avait annoncé sa non candidature mais maintenant il veut encore se présenter à 86 ans. Mes confrères de « Jeune Afrique » m’ont appris qu’il aurait officieusement consulté le conseil constitutionnel pour voir s’il peut se présenter oui ou non. 2012 c’est dans 2ans j’espère que d’ici là il va changer d’avis.

Le prince héritier ministre du ciel et de la Terre

Papa Noël ! Est –ce que vous vous souvenez de son autre fils « biologique » ? C’est le jeune dont je vous ai parlé la dernière fois dans une lettre. Mais il est devenu le prince Héritier. Il est maintenant le ministre du ciel et de la terre. C’est lui qui gère l’énergie. Il a remplacé Samuel Sarr. Son papa dit qu’il est compétant et qu’il va régler le problème mais jusqu’à présent la situation n’a pas changé. Les sénégalais meurent peu à peu, surtout la banlieue où certains vivent le calvaire .

Le festival  mondial des milliards

Papa Noël, depuis quelques jours mon pays organise aussi le 3e Festival Mondial des Arts Négres. C’est une rencontre pour faire revivre la renaissance africaine selon les organisateurs.

Mais moi cela ne m’intéresse pas. A chaque fois qu’il y a un concert à coté de chez moi, on me coupe l’électricité parce que le podium installé à la place de l’Obélisque à Colobane consomme beaucoup de courant Et pourtant, le budget de ce festival est estimé à plus de 40 milliards et c’est la fille de mon grand père Président qui est derrière tout cela. En plus Papa Noël, le festival n’est pas du tout apprécié par les sénégalais.

Je lui ai envoyé une lettre, pour lui dire que cet argent pouvait au moins régler le problème de l’électricité mais je n’ai pas eu de réponse. Je suis sur qu’il n’a pas reçu cette lettre mais tant pis. En tout cas j’espère que vous, vous recevrez ma lettre.

Merci Papa Noel j’attends votre réponse, je ne peux plus continuer, ma bougie va bientôt s’éteindre…je n’ai pas d’électricité !!!



3e Festival Mondial des Arts Nègres : Les blogueurs sénégalais se mobilisent

Du 10 au 31 décembre se tient à Dakar le 3e Festival Mondial des Arts Négres. Un événement qui va regrouper toute la diaspora africaine et Mondiale. Les  blogueurs sénégalais seront aussi de la partie. Ils comptent accompagner à leur manière le Festival. L’idée est d’assurer la couverture Médiatique de l’événement sur la toile par le biais  des  dernières Technologies du net. L’initiative est de l’école Supérieure Polytechnique de Dakar, soutenue par le Réseau des Blogueurs Sénégalais.

Méga Formation ce samedi  à l’université de Dakar

La mobilisation commence par une méga formation   sur les outils du blogueur à l’université cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad 2) à savoir la création de blog , liveblogging, les réseaux sociaux (twitter,facebook). L’objectif est de former  1000 blogueurs chevronnés. La formation est gratuite et s’adresse à toute personne pouvant apporter un plus à la réussite du Festival. Tous les participants à cet évènement devront se munir d’un ordi portable ou d’un téléphone portable supportant la 3G ou le Wifi.

Twitter :Hashtag (#)FESMAN

Pour suivre l’actualité du  Festival Mondial des Arts Négres sur twitter, les membres organisateurs ont créé le Hashtag(#)fesman. Les internautes pourront ainsi twitter durant toute la période du festival


Barcamp by night

La deuxième édition du barcampgoree a connu un fait très particulier cette année. En effet les présentations de hautes factures sur la création de sites web, sur le CMS (Content Management System/ Système de Management de Contenu), sur le Processing (création d’animations graphiques), sur le 3D, sur le blogging, sur le jeu vidéo et des ateliers photo numérique ect, ayant rythmées la première journée, n’ont pas suffit à certains participants qui ont préféré continuer leurs présentations durant nuit.

On ne dort pas au Barcamp !!! Il est 22h14 à la cour de l’école Mariama BA de Gorée. Une petite lumière émanant d’un projecteur éclaire les lieux. A coté un groupe de barcampeurs s’affaire tout au tour. Ils continuent leurs présentations. Aussitôt l’information passe comme lettre à la poste. Certains barcampeurs qui étaient déjà au lit se retrouvent à la cour de l’école. Le fait semble être inhabituel mais informatique, informatique quand tu nous tiens.

Au menu du programme « barcamp by night », Android. Cette application mobile est présentée par Hovi un jeune informaticien. Il est assisté par un autre informaticien.

Comme lui d’autres présentateurs attendent aussi. Toutes les présentations se font à l’air libre à l’aide d’un vidéoprojecteur. Ordinateur aux genoux les participants sont plongés au cœur des présentations. « Le temps n’est pas compté, l’essentiel est de comprendre le sujet développé et ce sera ainsi pour toute la nuit s’il le faut » confie un barcampeur.

A l’intérieur de l’Amphithéâtre Djibril Ngom ,le décor est un peu différent.. Quelques chaises libres sont rangées juste à l’entrée. De petits groupes de barcampeurs se sont formés. Difficiles de les faire parler. Couché à même le sol, les yeux rivées sur son petit écran, Moustapha un étudiant à l’ESP (Ecole Supérieure Polytechnique) se sent fatiguer. Il ne peut plus tenir mais selon lui « pas question de dormir ».

Pour ne pas rejoindre Morphée Moustapha a trouvé la bonne solution « j’écoute de la musique, c’est un moyen pour moi de ne pas dormir »

Un autre jeune qui partage avec lui le podium de l’amphithéâtre transformé en dortoir explique : « j’ai beaucoup de chose à faire à la fois et pour le moment( …) je ne suis pas encore prêt à dormir »

« Je suis l’actualité en C­­ote -d’Ivoire sur twitter, ensuite je ferai un compte rendu de tout ce qui s’est passé durant cette journée » dixit Mandiaye un membre de l’équipe des jeunes avenants venus assurer la couverture médiatique du Barcamp.

Comme dans une boite de nuit, le bruit des claviers d’ordinateur résonne à l’école Mariama Ba.

La « danse » des applications, plateformes, logiciels, occupe la cour de l’école. Ainsi va le barcamp deuxième édition version bynight. Pour une nuit à Gorée le concept de cet événement a été bien compris par les participants.


9 km pour recharger la batterie de son téléphone portable.

9 km c’est la distance que parcourent certains habitants du village de Fayil pour pouvoir recharger la batterie de leur téléphone portable. En effet, à cause de l’enclavement de la localité et le manque d’électricité, les Fayilois sont obligés de rallier la ville de Fatick distante de 9km.

Fayil est un village  traditionnel  situé dans la région de Fatick plus précisément dans la communauté rurale de Diouroup. Il fait parti des plus grands villages du Sénégal et  n’a, jusqu’à présent, pas encore vu l’ombre  d’un fil électrique

La particularité de ce village repose sur l’architecture de ses cases traditionnelles qui pointent  à l’horizon. Dans cette localité les habitants ont fait du téléphone portable leur  premier outil de communication. Presque tout le monde en dispose  et  peu importe si on sait bien le manipuler ou pas. « L’essentiel est de pouvoir appeler et répondre » fait savoir jean, un jeune du village.  Même constat pour  un paysan  qui n’a plus de difficultés à joindre ses petits fils basés dans la Capitale (Dakar). «  C’est mon petit fils  qui m’a offert ce « Alizé » (comprenez par là un téléphone mobile). Je ne peux pas le manipuler, mais l’importance, pour moi, c’est de pouvoir répondre aux appels. »

Cela pourrait paraitre paradoxale de vouloir utiliser un téléphone portable dans une localité ou l’électricité manque, mais loin de là. « Ici  tous les moyens sont bons pour  faire fonctionner  son appareil mobile, je parcours 9 km pour recharger mon téléphone quand la batterie  est vide» explique Clément, un habitué  du trajet Fayil-Fatick  qui pense qu’il est temps que le village dispose d’infrastructures. «  Il est inadmissible  à l’heure actuelle de voir un village de plus de 10.000 habitants sans électricité ni route. Nous sommes des citoyens  et nous avons droit à l’épanouissement » se lamente le jeune villageois.

Pour les plus nantis c’est la source électrique des panneaux solaires qui est utilisée afin de pouvoir recharger la batterie de son téléphone portable,  sinon on se rabat  sur  la charrette pour le transport jusqu’à Fatick, l’agglomération électrifiée la plus proche.

Peut–être un jour  ses villageois sénégalais pourront  utiliser la  technologie innovante découverte par le blogueur malien Fasokan. Cette innovation consiste à  recharger la batterie de son portable en  la raccordant à  la batterie d’une   motocyclette.